Dans les traditions ancestrales chinoise et japonaise, une calligraphie Zen s’accomplit avec tout son être, au-delà de la technique. La pratique de cet art se perpétue aujourd’hui en Europe.
Calligraphie chinoise et Zen : une relation de 14 siècles
La calligraphie chinoise ou japonaise que je pratique a été intimement liée pendant des siècles à la pratique du Zen. C’est un fait historique. Ça s’est réalisé en Chine pendant sept siècles, puis au Japon pendant sept siècles également. La calligraphie chinoise a particulièrement été appréciée par les gens qui pratiquaient le Zen parce que c’était un moyen d’exprimer l’essence, l’élan, la beauté du Zen.
Il n’est pas toujours facile de parler du Zen, de l’exprimer, de le manifester. À travers la calligraphie, à travers une calligraphie, on pouvait percevoir l’esprit d’une personne. Et par exemple, l’esprit d’une personne qui pratiquait le Zen, qui pratiquait la posture d’éveil.
La calligraphie des maîtres Zen
Maître Taisen Deshimaru explique que la calligraphie Zen, ce n’est pas seulement une technique. En fait, on ne calligraphie pas seulement selon une technique, des traits, des caractères, etc. On calligraphie avec l’esprit, avec shin, l’esprit avec le corps tout entier, l’esprit en un. L’acte de calligraphier, ça imprime ça sur le papier. On voit quelque chose. Donc, c’est une présence.
C’est pour ça que la valeur des calligraphies des grands maîtres, comme maître Deshimaru, maître Niwa Zenji, ou d’autres grands maîtres du passé, ne réside pas dans la forme seulement, mais également dans l’élan, la présence, l’énergie, l’activité qui en ressortent. Et que l’on ressent et que l’on perçoit.
Quand on le fait, quand on le vit, c’est ce qui se passe. C’est une manière artistique de manifester son esprit. Une parmi tant d’autres, mais qui a été magnifiée par les Chinois, les Japonais, les Coréens, les Vietnamiens.